vendredi 31 juillet 2009

"LE MAXIMUM EST DE 6 ARTICLES EN CABINE"

Nombreuses sont celles qui rêvent d'un immense dressing, bien rangé et surtout bien rempli. Rares sont les satisfaites!
Souvent il m'arrive en entrant dans un grand magasin de courir vers LA robe que j'aime pour m'apercevoir qu'elles n'existent plus qu'en 42, 44... ou 34 (oui la fillette a bien le droit d'être ronde quand même)

Imaginez alors un immense dressing de 200 mètres carrés sur deux niveaux, ouvert du lundi au samedi de 6h à 22h, où toutes les fringues existent, de toutes les couleurs et toutes les tailles, où les chaussures sont rangées par genre et par teintes dans des boîtes à pertes de vues, bien alignées. Ca ne vous dit rien? Et bien pendant cinq semaines cela a été mon lieu de travail. Oui les filles, j'ai travaillé dans la réserve d'un "grand" magasin de vêtements et je m'en vais vous conter mon aventure... Ok c'était pas très folichon non plus je l'avoue, mais quand même ça vaut le coup d'être raconté et Lisa m'y a obligé.

(Par pure discrétion, je tairai le nom de ce magasin.... Et non, c'était pas H&M!)




Les tous premiers jours, je n'ai pas vu une seule fois les couleurs d'une néon en surface de vente, j'étais au stock avec mon pote le décodeur de prix,


"TILOULIP cet article était à 29€, il passe à 12€"


et ma copine l'agrafeuse de vêtements,


"SCHLAK je viens de perforer une couture et je t'ai troué le doigt au passage mouhahah lui aussi il est en solde"


Le travail en soi n'était pas particulièrement pénible tant que j'arrivais à me souvenir que j'étais bel et bien au travail et non en virée shopping .


"Tiens il est pas mal ce petit blouson, il y est en 36?"


Le plus dur c'est de se dire que l'article tant convoité doit d'abord être mis en rayon (c'est son destin après tout) puis c'est à vous de trouver un moment libre dans votre pause déjeuner pour l'arracher des pattes d'une cliente (qui de toute façon n'aurait pas aimé ce combishort autant que vous) aller faire la queue comme tout le monde et l'acheter, ce qui crée instantanément un léger flottement... Vous payez votre employeur avec le salaire qu'il vous a fraîchement versé et votre manager vous sourit jusqu'aux oreilles en prenant votre carte bleue.

(Pour celles que ça inquiète, oui je l'ai eu le combishort!)






Je vous le cache pas y a quand même plein de mauvais côtés pas agréables, comme devoir ramasser les fringues qui trâinent comme des piles de linge sale, aux pieds des clientes, aux rayons des soldes, en pleine heure de pointe et s'apercevoir qu'aucune cliente de remarque vos efforts.


Comme les poils sous le passage du rasoir, les fringues retombent au sol par dizaines dès que vous en rangez une proprement sur un cintre.


Il y a celles qui essaient une sandale rose en 37 et la rangent à côté d'une jaune en 42 qui elle-même se trouvait à côté d'une rouge 39 et vous passez derrière pour aller jeter les chaussures célibataires sur la montagne des dépareillées en réserve en attendant que quelqu'un soit de corvée de "repareillage". Il y a aussi les joies du Tetris-chaussures, quand deux heures avant l'ouverture on vous confie une dizaine de nouvelles paires à installer dans des rayons déja pleins à craquer. Et pour finir, cerise sur le gâteau il y a les clientes qui décident d'essayer un maillot de bain "en toute liberté" quand elles ont leurs règles... Ca fait un peu légende urbaine, pourtant on m'a assuré que c'était vrai.



En fait, je me rappellerai surtout de l'ambiance entre vendeurs. Quand je repense à ces cinq semaines, j'ai l'impression d'être partie en colo; c'est un peu dur au début et puis on prend le pli tout en devant copine avec les autres filles du dortoir. Je rigole mais bon, après tout j'étais là en CCD pour payer mes vacances mais je repense à celles et ceux qui tiennent le coup à l'année pour vous proposer à vous chères clientes et chers clients de faire vos achats dans les meilleures conditions. Et si j'avais un dernier truc à vous demander les filles, ce serait... d'être parfois un chouïa plus souriantes et de ne pas mettre l'avenir de votre carrière vestimentaire entre les mains des vendeuses, parce qu'il y a plus important quand même non?

Et puis après les soldes, les nouvelles collections et après les nouvelles collections, les soldes à nouveau! Bon courage les copines!

Leslie



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Génial ta description de ce boulot! J'ai moi-même bosser pour Kiabi pendant la période des soldes et je retrouve TOUT dans ton texte : les pistolets qui arrachent les doigts, les fringues qu'ont se fait chier à ramasser et hop!, le temps de se retourner et c'est déjà par terre, le repérage d'éventuels achats pendant l'étiquetage, (le tout en toute discrétion bien sûr! ^^)
J'aurais pas pu mieux décrire! :)